Opinion

Tout ce qui germe au Kamouraska 1024 522 Danielle Bourgeois

Tout ce qui germe au Kamouraska

Quelques jours avant l’arrivée du printemps, nous avons organisé une petite rencontre sympathique entre maraîchers. Une soirée pour tisser des liens (ce qui est probablement le sport favori de Côté Est) et se raconter un peu tout ce qui a poussé, pousse et poussera humainement et végétalement dans notre beau Kamouraska.

C’est avec un grand enthousiasme que nos amis maraîchers ont répondu à l’appel. Ils ont dispersé l’invitation jusqu’aux nouveaux arrivants retourneurs de terre, semant les graines de nouvelles relations à développer… tant et si bien que mesures sanitaires obligent, nous avons rapidement dû afficher complet. Mais, avis à ceux qui n’ont pas pu y être, ce n’est que partie remise pour un plus grand rassemblement!

Pourquoi tenir une telle soirée?

D’abord et avant tout parce que les maraîchers, on les aime!

On aime les connaître, échanger avec eux, savoir ce qui se passe dans leurs jardins, découvrir les beaux projets qui germent dans leur têtes, leurs coeurs et leurs serres…

On aime aussi faire découvrir le fruit, ou le légume, de leur labeur à nos clients et partenaires. Parler des initiatives qui se développent dans la région, faire connaître des cultures inusitées et promouvoir des produits exceptionnels, c’est une grande partie de notre travail!

Ça a donc discuté joyeux dans notre repère gourmand. De ce qui a été en 2020 et de ce qui est à venir en 2021… mais pas seulement! Ça a jasé de conversions de fermes conventionnelles, de changement de culture et de cultures, de rêves et de défrichage, de forêt nourricière, de recherche d’équilibre et de famille… qui pousse au rythme des jardins.

Ça bourdonnait dans la salle. Ils en ont long à dire nos maraîchers adorés! Si l’attrait de notre territoire ne se dément pas, il est évident pour nous que cette belle bande de passionnés y contribue d’une délicieuse manière. On vous invite à aller à leur rencontre. Abonnez-vous à leurs paniers. Soutenez leurs initiatives, visitez-les dans les marchés ou directement aux jardins! Vous tomberez vous le charme comme nous.

On les remercie d’ailleurs de leur présence et leur générosité ce soir-là… et toute l’année!

le coeur grand du kamouraska

les maraîchers 
mains dans la terre
jamais partis ou atterris ici

venus pour retourner 
faire pousser le territoire
à leur manière 

un demain riche
en légumes d’hiver
en petits fruits identitaires

on les retrouve
en équilibre entre ciel et jardins
défricheurs d’ambitions

les maraîchers
mains dans la terre
les racines en héritage

le coeur grand du Kamouraska

Au passage, redécouvrez le texte de Caroline Goudreau, publié il y a déjà quelques printemps… elle aussi s’était laissée inspirer par nos beaux maraîchers!

Que 2021 arrive! 1024 522 Côté Est

Que 2021 arrive!

À l’image de 2020, l’hiver qui débute nous joue des tours et nous ne savons plus très bien quelle saison nous habitons. Du printemps à l’hiver, le temps a filé et nous voilà arrivés au bout d’une année pour le moins mouvementée… Ce moment de transition nous amène, individuellement et collectivement, son lot de réflexions, constats et bilans de toutes sortes et cette année n’y échappe pas.

Chez Côté Est, bien qu’il nous arrive de penser à cet “avant” qui semble si lointain tout en étant si près, notre regard est plus que jamais tourné vers… le moment présent! 2020 nous a montré à plusieurs reprises à quel point l’avenir, même rapproché, est incertain et qu’il ne faut définitivement rien prendre pour acquis. Vivre au jour le jour, dans un monde qui normalement attend de nous que nous nous projetions dans l’avenir, c’est tout un défi!

Bien loin de ce que nous avions imaginé, notre plus grande réalisation cette année aura sans aucun doute été de réussir à maintenir, avec agilité et flexibilité, nos emplois et de continuer à soutenir ce grand réseau de producteurs locaux qui nous tient à coeur. Garder le cap, pour eux et pour vous. 

Nous avons appris, les yeux fixés sur ces objectifs, à nous adapter à toutes les situations. À tourner avec le vent sans trop savoir où nous serions portés et les détours qui nous seraient imposés. C’est dans cette flexibilité que nous avons trouvé et que nous trouvons encore l’espoir.

C’est avec tout ça dans le coeur que nous avons continué de partager avec vous le plaisir de la découverte, notre amour du terroir et du bon boire.

Quel bonheur nous avons eu de vous voir au rendez-vous malgré tous les changements. Notre précieuse clientèle fidèle, d’ici et d’ailleurs…et tous ces nouveaux visages!

2020 nous aura aussi permis, donc, de rencontrer de beaux passionnés. Des mordus venus de tous horizons en quête d’authenticité et ouverts à la découverte. Des gens d’ici, de passage ou arrivés pour s’ancrer dans ce territoire inspirant et convivial qu’est le nôtre… C’est à votre contact que notre travail prend tout son sens. 

Nous savons que nous ne sommes pas arrivés au bout des surprises que le futur nous réserve… Nous nous doutons bien qu’aux mille et une formes qu’a pris Côté Est au cours de l’année qui s’achève il faudra en ajouter de nouvelles. Et nous savons que nous le ferons, pour pouvoir encore partager avec vous et vous faire découvrir les trésors du patrimoine culinaire du Bas-St-Laurent. Notre passion reste la même. L’esprit et le coeur restent les mêmes. 

Que 2021 arrive. Avec vous, avec nos producteurs, partenaires et amis, nous continuerons de prendre soin les uns des autres.

Bonne année 2021!
Burger de Phoque
Mettre une tranche de politique dans un burger 1024 684 Côté Est

Mettre une tranche de politique dans un burger

Bistro Côté Est - restaurant et traiteur dans le Kamouraska, de La Pocatière à Rivière-Du-Loup.

KIM CÔTÉ

Chef propriétaire chez Côté Est

Le débat dans l’assiette

Je suis depuis longtemps un fier défenseur de la chasse aux phoques, ce qui m’a tout de même causé quelques ennuis avec les groupes extrémistes (animalistes) européens. Parlez-en en bien ou en mal, mais parlez-en…

J’ai décidé de renverser un scandale en proposant la controversée viande de phoque sur mon menu! Ce qui a donné naissance à un fameux plat signature: le «Phoque Bardot» burger aux plantes sauvages des Jardins de la mer, foie gras, confiture d’amélanches et pain de la Boulangerie Niemand.

Mon humour, un peu noir, m’a poussé à créer un plat à mon image, un plat devenu incontournable chez Côté Est, mais aussi un plat qui répond de façon presque politique à une polémique toujours d’actualité. Pour ou contre la chasse aux phoques? Bonne question. Je me suis donné comme mission d’éduquer le public en lui faisant goûter une viande méconnue et à tort, méprisée! Je suis un des rares chefs au Québec qui a tenu le coup et qui poursuit cette conscientisation nécessaire. Je suis persuadé que cette chasse est saine, hautement écologique, mais surtout nécessaire à la vitalité des communautés autochtones et à notre ancrage identitaire. En fait, c’est un produit sauvage emblématique qui est lié à notre histoire et qui mérite notre fierté! Autrement dit, je tente de redonner les lettres de noblesse à cette viande d’une qualité exceptionnelle.

Burger de Phoque

Phoque Bardot Burger

Un lobby qui alimente les préjugés

Il faut déconstruire les préjugés trop longtemps alimentés par le lobbying anti-chasse aux phoques. Certains groupes sont d’ailleurs déconnectés de la réalité, et je pense qu’il faut recentrer le débat sur les véritables enjeux, qui sont d’abord écologiques, mais aussi économiques. Sachant qu’il s’agit d’un grand privilège pour les restaurateurs que de pouvoir légalement servir la viande de phoque à leur table (le phoque et le lièvre de la Beauce sont les deux seules viandes sauvages que l’on peut apprêter), je fais tout en mon pouvoir pour soutenir le travail d’un chasseur-pêcheur comme Ghislain Cyr des Iles-de-la Madeleine. Je m’étonne d’ailleurs de voir l’inexistence de cette viande sur les tables du Québec!

Je travaille également en collaboration avec la Boucherie spécialisée Côte à Côte pour ce produit rare et digne d’intérêt. Le chasseur-pêcheur, le boucher et le cuisinier créent ainsi une chaîne tissée serrée, qui permet de produire un véritable travail artisan, une chaîne de valeur commune, un travail qui honore les saveurs authentiques et inusitées du Québec!

Un boycott à renverser

L’ouverture de la clientèle à découvrir la viande de phoque a été très positive. Depuis 2012, des gens de partout dans le monde viennent apprécier cette chair sauvage que j’apprête avec respect et créativité. Afin de renverser le réflexe de boycott, il m’importe de renseigner les clients de façon continuelle, mais surtout de façon scientifique! Je m’intéresse énormément à l’écologie, à la biologie et aux recherches portant sur la sauvegarde et la protection de nos espèces.

L’association de produits comme la viande de phoque aux herbes marines comestibles de Claudie Gagné des Jardins de la mer est une création unique qui s’inscrit dans une démarche militante, sociale et citoyenne. Claudie Gagné est une militante écologiste qui s’implique aussi dans la sauvegarde des milieux marins, notamment les berges du Saint-Laurent au Kamouraska… La valorisation de la viande de phoque est un objectif concret qui trouve tout son sens dans mon travail en cuisine et avec mes collaborateurs.

Un partenariat avec l’ONF (Office Nationale du Film) m’a permis la projection du film Inuk en colère chez Côté Est, suivi d’une dégustation de viande de phoque. Le public est curieux et désire mieux saisir les liens entre l’alimentation et la culture. En ce sens, Côté Est est même devenu un lieu qui célèbre le patrimoine alimentaire vivant. Les gens viennent nombreux et se sensibilisent à la cause.

Inuk en colère

Un long métrage documentaire aborde la pratique ancestrale de la chasse au phoque. Un film réalisé par Alethea Arnaquq-Baril qui est originaire d’Iqaluit.

REPORTAGE VICE

Pour en savoir plus sur la démarche de Côté Est et l’entreprise Les Jardins de la mer.

REPORTAGE RADIO-CANADA

Pour en savoir plus sur les différents enjeux reliés aux phoques et leurs impacts sur l’industrie de la pêche…

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